Le polygone de Willis incomplet : un nouveau critère prédictif de vasospasme après hémorragie méningée par rupture d’anévrisme de la circulation antérieure - 07/09/15
Resumen |
Introduction |
Dans les suites d’une hémorragie sous-arachnoïdienne anévrismale (HSAa), le vasospasme (VA) est une complication fréquente [1 ]. Un tiers des anévrismes rompus se situent au niveau de la circulation antérieure (artères communicante antérieure et cérébrales antérieures). Or il existe une forte prévalence de variations anatomiques au niveau de cette portion, comme par exemple l’agénésie ou l’hypoplasie de l’artère communicante antérieure (ACoA) [2 ]. Les effets d’un polygone de Willis incomplet (ΔW) sur le devenir des HSAa sont peu connus. En modifiant la rhéologie locale, le ΔW pourrait altérer l’hémodynamique cérébrale, ce qui apparaît comme particulièrement délétère en contexte de spasme. C’est pourquoi nous avons fait l’hypothèse dans cette étude que le ΔW pourrait augmenter le risque de VA pour les HSAa de la circulation antérieure.
Matériel et méthodes |
Tous les patients admis en réanimation neurochirurgicale pour HSAa par rupture d’anévrisme de la circulation antérieure entre 2002 et 2012 ont été inclus prospectivement après accord du comité local de protection des personnes. Les caractéristiques des patients à l’admission, les complications en réanimation incluant le VA (dépisté par doppler trans-crânien et diagnostiqué par angiographie) ainsi que le score de Rankin à 1 an, étaient relevés. Après relecture pour l’étude des angiographies réalisées à l’admission, les patients étaient assignés dans deux groupes selon la présence d’un polygone de Willis normal (NW) ou anormal (ΔW). La comparaison des groupes a été réalisée par régression logistique univariée, puis par analyse multivariée par incrémentation par palier.
Résultats |
Sur cette période, 1000 HSAa ont été admises en réanimation et 313 patients présentaient une rupture d’anévrisme de la circulation antérieure. Parmi eux, 63 % étaient âgés de moins de 60ans (n=86), 68 % présentaient un score de Fisher élevé (score III–IV, n=213), 11 % avaient un ΔW (n=33), 30 % ont développé un VA (n=93), et 21 % ont eu une évolution défavorable (Rankin 3–6, n=65). Les caractéristiques à l’admission des groupes ΔW et NW étaient comparables. En revanche, le critère ΔW était associé de manière significative au risque de VA (OR : 2,5 [IC 95 % : 1,2–5,2], p=0,01), sans retrouver de modification du score de Rankin à 1 an (p=0,7). Tous les facteurs de risque de VA retrouvés en analyse univariée ont été sélectionnés pour produire le modèle le plus parcimonieux de prédiction du risque de VA en analyse multivariée. Le ΔW (OR : 3,9 [IC 95 % : 1,5–9,7]), p=0,004), le score de Fisher élevé (OR : 3,0 [IC 95 % : 1,5–5,9], p=0,002) et l’âge de plus de 60ans (OR : 0,36 [IC 95 % : 0,17–0,74], p=0,006) étaient des facteurs prédictifs indépendants de VA.
Discussion |
Dans cette étude de cohorte, nous avons montré que le fait d’avoir une variante anatomique du polygone de Willis est un facteur de risque robuste de VA après HSAa de la circulation antérieure. Cette nouvelle donnée suggère d’être particulièrement vigilant dans le dépistage du vasospasme chez ces patients. La validation de ces résultats par une étude de plus forte puissance parait intéressante.
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Vol 1 - N° S1
P. A50 - septembre 2015 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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